Je sais que certains s’apprêtent à mordre car je n’ai pas publié de nouvelles depuis quelques temps. Mais vous pouvez tous ranger les crocs, c’était pour la bonne cause : des vacances. Car je le rappelle, je ne suis pas en vacances en Nouvelle-Zélande, j’étudie. Donc lorsque les vacances arrivent, je suis tout aussi contente que je le serais en France, mais d’avantage décidée à voyager.
Jour 1 : le départ
Comme à ma grande habitude, bien que je prévoyais de partir en avance, je me suis retrouvée à me presser. Je croyais savoir où était la gare routière, mais mon sens de l’orientation s’avère être doté de quelques défauts. La rue était bonne, mais la direction pas vraiment. Je suis partie dans le mauvais sens. Heureusement, par mesure de prudence, je cherchais les numéros et lorsque j’ai réalisé, je me suis mise à courir en sens inverse. Dernière passagère, j’étais apparemment attendue par le chauffeur. Quel bien cela fait de s’installer dans le bus que l’on a failli manquer.
Invercargill était une étape nécessaire pour rejoindre Stewart Island. J’y ai donc passé la nuit en auberge. Et quelle surprise : une flopée de Français en voyage.
Jour 2 : arrivée à Stewart Island
Tour de manège gratuit en supplément du moyen de locomotion. Bienvenue à bord du ferry. En bref, bus de Invercargill à Bluff, puis ferry de Bluff à Oban (ville sur Stewart Island). La traversée était agitée. Avis à ceux qui ont le mal de mer : prenez d’abord des somnifères. Je ne suis pas l’une de vous et pourtant j’ai opté pour le sommeil (naturel). Après cela, sobre journée même si quelque peu arrosée (il a plu).
Jour 3 : Rakiura Track
« Enfin ! » n°1 : Je me suis lancée dans une randonnée en Nouvelle-Zélande. Et « enfin ! » n°2 : Mon sac de rando aura réellement servi pour une rando. Vous savez ce que cela implique : une tortue avec sa maison sur le dos, ou bien (pour les terre-à-terres) un grand sac lourd.
Petite anecdote vers le début : avec les bruits et couinements d’oiseaux, et la verdure, on se serait cru dans Jurassic Park ; au début du 2nd film lorsque la fillette découvre le petit dinosaure. C’était le même son. Comme quoi les dinos et les oiseaux sont bien connectés. Vous aviez raison Professeur Grant !
Rando entre plages et verdure, avant d’atteindre la première « hut ». J’ai marché le long d’une des plages (cela faisait partie du chemin) ; ambiance magique avec la mer et de magnifiques coquillages. Egalement une plage à proximité de la hut, et une armée de mouches de sables (sandflies). Mais c’est vraiment agréable de poser le sac à dos pour profiter du paysage, encore et toujours, mais avec légèreté.
Etonnant ! On est seulement 2 personnes dans la première hut et il s’agit d’un étudiant international de l’Université d’Otago. Je l’avais déjà croisé sur le ferry et dans Oban. Les internationaux sont partout.
Nuit étoilée, de quoi vous faire rêver.
Jour 4 & 5 : Rakiura Track, la suite
Beaucoup de variété en terme de choix de terrain. Du plat et du pentu, de la terre, des planches en bois, des gravillons (c’était limite un trottoir au milieu des bois), des ponts en bois, des ponts métalliques suspendus, de la boue, et Super Boue. Super Boue est une véritable entité qui t’aime tellement qu’elle cherche à t’avaler. J’ai bien failli m’y faire prendre, mais faut croire qu’elle ne m’a pas bien digérée. Super Boue peut te croquer jusqu’au genou (dans les cas les plus extrêmes), ou t’offrir gentiment de t’assoir (traduction : dérapage en folie). Avec ma maladresse naturelle et mon sac de 12 à 15kg, s’en sortir avec un pantalon beige devenu marron n’a rien d’inattendu. Mais j’étais équipée pour me changer à la hut, juste histoire de passer une nuit au sec. Il faut quand même dire que le travail de préparation des pistes est impressionnant. Des aménagements sont faits dans toute la Nouvelle-Zélande.
Uniquement de la forêt le 2e jour de rando, quelques plages le 3e jour. Un peu lente, je suis quand même parvenue aux temps suivants : 5h, 7h, 6h. 12Km parcourus chaque jour. Très beau temps ensoleillé les 2 premiers jours, de la pluie le dernier. Mais qui dit pluie, dit aussi arc-en-ciel, et donc charmante photo (à venir sur Flickr).
Episode de la bête : Je faisais ma pause après une partie « escaliers ». J’entends un bruit dans les buissons et je vois un mouvement. J’ai pensé qu’il y avait peut-être un autre randonneur à proximité, jusqu’au moment où la créature a détalé bien trop vite pour un être humain. Il est vrai que je devais faire peur, décoiffée et boueuse. Au moins je ne me suis pas faite charger. Mais je suis curieuse de savoir quel animal c’était.
3 jours d’isolation en pleine nature est satisfaisant et reposant pour l’esprit (pas pour le corps bien sûr). Vous serez tous (ou pas) ravis d’apprendre que le Department of Conservation qui gère tous les chemins de randonnée font remplir une fiche d’intentions avant le début d’une randonnée, pour s’assurer que les randonneurs en reviennent sinon quoi des recherches sont lancées. Je suis donc passée au DOC à la fin de ma randonnée pour confirmer mon bon retour. J’en ai profité pour y acheter quelques souvenirs : petit livre sur les oiseaux en Nouvelle-Zélande, et petit guide du ciel étoilé dans l’hémisphère Sud.
Incroyable ! Je n’étais même pas vraiment fatiguée. Presque pas de courbatures. Juste une chose : quel bien fou cela fait de prendre une douche, enfin.
Petite remarque sur l’auberge : on peut se servir de l’eau bouillante au robinet. Pratique.
Rakiura Track : 3 jours de randonnée en photos
Jour 6 : Ulva Island, l’île aux oiseaux
Les mauvaises langues ont surement pensé que je dormirais 24h après une rando de 3 jours, et bien c’est raté ! Levée à 8h pour aller prendre un water taxi, direction Ulva Island, une petite île à proximité de Stewart Island. La particularité de l’île est son absence totale de prédateurs. Elle sert de sanctuaire pour les oiseaux, où l’on trouve certaines rares espèces (de ce que j’ai entendu dire, n’étant pas moi-même ornithologue).
Les oiseaux, tu les entends, mais tu ne les vois pas. Le plus souvent. Il était bien agréable de se balader (sans chargement superflu) sur les chemins de l’île, livret à la main, en train de contempler la forêt et de chercher les oiseaux. Je n’ai pas vu le fameux kiwi, mais j’ai fait amie-ami avec un autre oiseau qui ne vole pas. Côté camaraderie, les « robins » (je crois que c’est l’équivalent de nos rouge-gorges, mais avec ventre blanc) sont particulièrement amicaux. C’est mignon de les voir s’approcher tout près.
Après cette charmante matinée, retour à Oban où j’ai failli perdre une partie d’échecs géante, avec l’étudiant de la randonnée. Ulva Island étant incontournable par ici, on s’est encore retrouvés à faire la même chose. Mon honneur a été sauvé par de la grêle. Plutôt comique je trouve (mais ce n’est pas l’avis de tous).
Jour 7 : détente
Petite ballade entre pluie, soleil et vent. De belles plages dans le coin. Lorsque les triplettes soleil, plage et vagues se rencontrent, j’ai du mal à croire que c’est l’hiver. Ce serait d’avantage comme un été en Bretagne, la pluie y trouvant naturellement sa place. « Comme », mais pas exactement pareil bien sûr.
Bonus évasion de Stewart Island : personne ne pouvait me contacter. Aucune connexion wifi, aucun réseau pour le portable = esprit libéré de toute obligation. J’ai vraiment pu laisser le travail derrière moi pendant une semaine de vacances. Déconnexion au propre comme au figuré.
Jour 8 : fin des vacances
Dernière ballade sous la pluie avant de retourner à Dunedin.
En attendant le ferry, j’ai eu le temps d’observer une tribu de mouettes. Elles flottent drôlement bien, maîtrisent les atterrissages. Elles sont fortes pour faire face aux bourrasques de vent. Et je suis jalouse, comment font-elles pour courir si vite avec des pattes si fines. Nous, on a besoin de muscles pour courir. J’ai aussi découvert que les canards peuvent sacrément bien voler.
Conservant mes habitudes, j’ai failli manquer mon bus à Invercargill. Comme j’avais un peu de temps, je me suis baladée dans le Queens Garden, mais je me suis égarée. Heureusement, je n’hésite pas demander mon chemin. Un gentil couple m’a conduit à la sortie.
En rejoignant l’île principale, j’ai appris qu’un tremblement de terre avait eu lieu. Mais je n’ai rien senti, et il n’y a eu que deux blessés.