Quelle tradition incontournable! L’excédent de bagages tourné à l’art véritable. Ce n’est pas 2, ni 3, mais bien 4 sacs (sans compter les superflus) que j’ai emporté cette fois-ci.
Alors dans l’idée de ne pas rater mon bus, j’ai suivi le conseil au combien judicieux de ma colloc de prendre un taxi. Il m’arrive de faire preuve de sagesse en écoutant les bons conseils au bon moment. La magie de la scène qui s’est déroulée ultérieurement ne tient pas dans le simple nombre de sacs, mais dans le poids de chacun: pesant… Des produits de beauté à jeter à la fin de mes vadrouilles, de la nourriture restant à consommer… voilà comment je me suis retrouvée aussi chargée. A mon grand bonheur, pas de complications pour les mettre dans la soute du bus. L’arrivée à Te Anau a été une autre paire de manches. J’avoue que j’ai changé de technique cette fois-ci, faisant appel à ma grande créativité seulement surpassée par ma détermination. Parce que quand votre colloc vous dit que le plus petit de vos sacs est lourd, on imagine les autres… Et bien, l’imagination ce n’est pas tout, le vécu apporte une autre dimension au concept d’excédent de bagages. Ma stratégie d’assemblage et de superposage aurait probablement pu être optimisée. Résultat, mon déplacement, bien que sur une courte distance (vraiment courte, ce n’est pas mon sens minimisateur), s’est avéré « délicat » pour rester polie. La 1ère partie s’est faite en morceaux de 10 à 20m. Oui oui, je suis sérieuse. C’était à couper le souffle, mais alors pas comme la rando pour laquelle je me suis déplacée jusqu’ici. Lorsque je suis passée en dessous de la barre des 3m d’affilé, j’ai du opter pour un changement de méthode, moment où j’ai convoqué ma créativité, mais pas avant de me vautrer… obligé… Si ma vie était filmée, « vie-idée-au-gague » serait son titre. J’ai trouvé le moyen de trébucher sur l’un de mes sacs, de finir par terre, sur le trottoir (j’y suis tombée, c’est pas faute si je me suis retrouvée sur le trottoir), qui s’apparentait d’avantage à un mélange de boue suite aux intempéries. Mais le plus comique (et oui, il y a encore mieux), c’est que j’avais le sac de rando dans le dos, un des superflus à l’épaule, et le fameux « petit » en ventral. Bon courage pour vous relever! Et bien, je l’ai fait! C’était pas du gâteau, mais je n’ai pas détaché les sacs. Et pourtant, l’aventure n’est toujours pas finie. Faut quand même réaliser que cette aventure « arrivée » s’étend sur environ 30mn seulement. J’en étais donc à la 2e phase de portage, la phase qui se dirige vers le désespoir mais se fait embûchée par ma détermination. Si tu ne peux pas porter tous tes sacs à la fois, portes-en seulement la moitié! Et là j’imagine déjà certains qui sautent au plafond: « mais elle est dingue! On ne laisse pas ses sacs dans la rue. C’est un truc à se les faire voler » et patati et patata. Et bien je vous dit que vous faites erreur et que moi j’étais dans le vrai. Il me fallait une solution et je l’ai trouvée. Et non, je ne prends pas un taxi pour faire 200m, faut pas déconner. Alors j’ai transporté une partie des sacs, sur 15m, plutôt rapidement, puis marche arrière pour faire pareil avec le reste des sacs, et ainsi de suite jusqu’à l’auberge. Et bien, je peux vous dire que la 2e méthode a été vachement plus efficace que la 1ère. La créativité c’est la clé. Et puis faut s’affranchir des idées préconçues qui disent qu’on ne laisse pas ses sacs dans la rue, qu’on est sensé garder tout son barda avec soi dans un périmètre de 1m50. Un périmètre de 15m c’est suffisant, surtout quand il n’y a même pas un chat qui traîne, et non parce que l’endroit est glauque mais parce que c’est vraiment désert, pour de vrai. Si mon karma était livré avec la fonction massage décontractant, ce serait un plus. Heureusement que je n’avais pas décider de faire carrière dans la kiné, parce que ce serait l’hôpital qui se fout de la charité.