Le jour où « mon lit » a disparu

Lit

« On est content de rentrer chez soi et de retrouver son lit. » En entendant cette phrase un jour, j’ai réalisé que je n’avais plus vraiment de « chez moi », et surtout que « mon lit » avait disparu.

Le jour où mes meubles restants sont partis dans le déménagement, tout a changé, « mon lit » s’en est allé. Et quel que soit le lit dans lequel je peux dormir désormais, ce ne sera pas « mon lit », pas tant que je vivrais dans l’éphémère, dans le temporaire, en attente d’autre chose. J’étais installée durablement. Maintenant, je suis prête à partir à tout instant. Mentalement, la logique est différente. Ainsi, cette satisfaction que certaines personnes expriment en retrouvant leur propre lit n’a plus grande signification pour moi.

En moins de 4 mois et demi, j’ai dormi sur 16 couchages différents (lit, canapé-lit, matelas gonflable, sol, siège), chez au moins 8 personnes différentes. Revenant parfois chez ceux qui m’avaient déjà hébergée et alternant avec mes autres solutions de logement, mes modalités de sommeil ont ainsi changé 23 fois au cours de cette période. En 132 jours, j’ai passé en moyenne moins d’une semaine d’affilée au même endroit, avec des périodes particulièrement intenses en changement, mobilité et instabilité. Un marathon de la literie en quelque sorte. Tout ça pour passer de « mon lit » rond de 2m de diamètre dans un super appart, à un lit simple dans une chambre meublée de 9m² au 6e étage sans ascenseur. Il faut peut-être revoir la notion de progrès…

Tableau de sommeil

25 avril 26 avril 27 avril 28 avril 29 avril 30 avril 1er mai
« mon lit » matelas gonflable chez ma soeur ma chauffeuse à Paris un lit dans un dortoir sur une ferme à la campagne, pendant un WE kayak Freestyle à Tournon
2 mai 3 mai 4 mai 5 mai 6 mai 7 mai 8 mai
ma chauffeuse à Paris
9 mai 10 mai 11 mai 12 mai 13 mai 14 mai 15 mai
16 mai 17 mai 18 mai 19 mai 20 mai 21 mai 22 mai
par terre, dans mon sac de couchage, sur mon parquet flottant un lit en voyage plongée à Malte
23 mai 24 mai 25 mai 26 mai 27 mai 28 mai 29 mai
par terre, dans mon sac de couchage, sur mon parquet flottant le canapé d’une amie
30 mai 31 mai 1er juin 2 juin 3 juin 4 juin 5 juin
le siège inclinable d’un train de nuit lit chez mes parents, à Sophia Antipolis
6 juin 7 juin 8 juin 9 juin 10 juin 11 juin 12 juin
13 juin 14 juin 15 juin 16 juin 17 juin 18 juin 19 juin
canapé-lit chez mon frère (EVJF) lit chez mes parents, à Sophia Antipolis
20 juin 21 juin 22 juin 23 juin 24 juin 25 juin 26 juin
canapé-lit chez une amie
27 juin 28 juin 29 juin 30 juin 1er juillet 2 juillet 3 juillet
matelas gonflable chez ma sœur canapé-lit chez ma sœur lit chez la mère de d’une amie, à Grenoble
4 juillet 5 juillet 6 juillet 7 juillet 8 juillet 9 juillet 10 juillet
lit chez mes parents, à Sophia Antipolis
11 juillet 12 juillet 13 juillet 14 juillet 15 juillet 16 juillet 17 juillet
18 juillet 19 juillet 20 juillet 21 juillet 22 juillet 23 juillet 24 juillet
25 juillet 26 juillet 27 juillet 28 juillet 29 juillet 30 juillet 31 juillet
1er août 2 août 3 août 4 août 5 août 6 août 7 août
canapé-lit chez une amie
8 août 9 août 10 août 11 août 12 août 13 août 14 août
lit chez mes parents, à Sophia Antipolis
15 août 16 août 17 août 18 août 19 août 20 août 21 août
canapé-lit chez mon frère
22 août 23 août 24 août 25 août 26 août 27 août 28 août
matelas gonflable dans une chambre d’hôtel à Lyon canapé-lit chez mon frère
29 août 30 août 31 août 1er septembre 2 septembre 3 septembre 4 septembre
le lit de ma chambre meublée de 9m²
En bref
Le jour où "mon lit" a disparu
Titre
Le jour où "mon lit" a disparu
Résumé
"On est content de rentrer chez soi et de retrouver son lit." En entendant cette phrase un jour, j'ai réalisé que je n'avais plus vraiment de "chez moi", et surtout que "mon lit" avait disparu.
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